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La pédagogie de L’Ateuchus

Depuis plusieurs années, au sein de L’Ateuchus, nous développons un travail pédagogique construit sur le partage de notre pratique de la Marionnette. Nous envisageons la marionnette comme objet de lien, un lien entre les mondes et qui prend vie dans cet espace entre acteur et spectateur, sacré et profane, mort et vie, passé et avenir... Notre pratique se base notamment sur un travail corporel construit autour des notions d’articulations, de toucher, de rapport au temps et à l’espace. La marionnette s’y pose comme un objet transitionnel, cet objet que l’on pose entre nous et qui crée un espace de jeu, un espace où se partagent les je.

Ainsi l’axe principal du travail pédagogique que nous développons est la relation, relation à l’autre, relation à un autre corps, qu’il soit humain ou matière. Il s’agit là d’éprouver physiquement ces relations corps/objet, d’apprendre à en lire les différentes implications dramaturgiques et de les mettre en jeu.

Déclinée dans des cadres très divers (ateliers, master class, rencontres, stages) et s’adressant à un public très large (amateur ou professionnel de tout âge), notre pédagogie tend à ce que les fondements de ce travail soient les mêmes pour tous les publics. Nous ne travaillons pas à produire un rendu spectaculaire mais à immerger les participants dans notre pratique et à garder au centre de ce processus la vision artistique qui nous anime. Pour se faire nous accompagnons cette pratique de captations audio, vidéo ou photographiques qui tantôt font partie intégrante de cette pédagogie, tantôt posent un regard sur les relations qui s’y tissent.

L’Ateuchus et L'ACTION ARTISTIQUE

Entre 2009 et 2011, nous avons choisi d’investir une résidence de médiation et d’action artistique dans un LEP de Charleville-Mézières, en y résidant littéralement trois mois par an. Tout au long de ce temps, nous avons travaillé à éclaircir et définir pour et par nous-même ces termes si souvent usités. C’est cette résidence et le contexte dans lequel elle s’est réalisée qui nous a éveillés à la dimension politique inhérente à l’action artistique et a suscité un certain nombre de questions telles que : quels sont les enjeux d’une action artistique ? Quelles sont les valeurs mises en jeux ? Comment envisager les actions artistiques de manière à en faire un terreau qui, non seulement peut être celui de la création artistique, mais aussi de celui de la création d’une société en mutation ou d’un individu en devenir? Comment et en quoi l’action artistique peut-elle mettre en lumière le sol commun qui relie ceux qui y participent ?

C’est à travers ce prisme que nous avons construit notre réflexion sur le sujet et cette expérience nous a fait assumer pleinement l’action artistique comme un pan de notre pratique et comme un geste artistique au même titre qu’une création scénique, venant souvent nourrir et requestionner celle-ci. Inspirés par une phrase de Ernest Pignon-Ernest « faire œuvre de la situation », nous considérons notre travail artistique comme inhérent à chaque action, rencontre, temps d’échange. Dans cet esprit nous avons développé une pratique de captation (son, photo, vidéo) permettant de privilégier la spontanéité et l’immédiateté de chaque instant et de garder une trace de ces échanges, si brefs soient-ils. En fonction des projets, il arrive régulièrement que la matière récoltée constitue la base d’un objet artistique : installation sonore, court-métrage ou autre.

C’est dans cet esprit que nous animons et développons depuis 2011, La BatYsse, un lieu dédié aux arts de la Marionnette dont le projet s’ancre dans la Maison natale de Gaston Baty à Pélussin (Loire) pour rayonner dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et participer à l’émulation des énergies qui y animent la Marionnette. Dans ce cadre-là, nous nous sommes attachés à développer des collaborations avec toutes sortes d’institutions socio-éducatives et culturelles (Collège, Médiathèque, Foyer d’Adultes handicapés Médicalisé, Relais d’assis- tance maternelle, Scène départementale...).

Considérant dans notre pratique la Marionnette comme un objet de lien autant qu’un lieu d’échange, nous avons poursuivi notre recherche autour d’autres types de lieux de rencontre. Ainsi, dans le cadre du projet de la BatYsse nous avons conçu et réalisé plusieurs expositions mettant en lumière la relation entre la Marionnette et une thématique particulière. Ces expositions sont à leur tour devenues des outils de médiation et d’action artistique que nous avons souvent exportés dans d’autres lieux et autour desquels nous avons co-construit toutes sortes de temps de rencontre.

Ces réflexions et ce travail de recherche autour de la notion d’action artistique, nous ont mené à être régulièrement sollicités à venir partager la vision et l’expérience qu’il a sédimenté avec le temps. Nous avons ainsi développé différent types de collaborations notamment avec les Chantiers Nomades, le TJP-CDN de Strasbourg, l’Institut International de la Marionnette, diverses scènes conventionnées Marionnettes ou lieux de réflexion sur les échanges entre éducateurs et artistes, et été associés en tant que membre du comité scientifique et artistique de la refonte de la collection du Musée des Arts de la Marionnette de Lyon.

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